Les bières chinoises
Vous ne vous y attendiez probablement pas mais la Chine ( 1 300 000 000 habitants) est en passe de devenir le plus grand pays producteur de bière au monde, supplantant les Etats-Unis. Vous connaissez probablement la bière Tsingtao couramment servie dans tous les restaurants chinois au quatre coins du monde, car rares sont les autres bières chinoises qui sont exportées. Pourtant, les chinois ne sont pas connus pour leur tradition brassicole. Pour eux, tout a commencé au début du siècle dernier avec l’arrivée des Allemands à Tsingtao et des Russes dans la province de Harbin.
Une consommation qui va crescendo
La consommation de bière en Chine est encore faible, de l’ordre de quinze litres par habitant et par an mais avec de fortes disparités selon les régions. Dans les zones villageoises la consommation par habitant serait de dix litres, à Pékin la capitale, de 45 et à Guangzhou, haut lieu brassicole, de 54 litres. Les villes consomment en moyennes trois litres de plus que les campagnes.
Considérant que la moyenne mondiale est de 22,1 litres par habitant on peut imaginer que la consommation de bière en Chine ne peut que croître. Le marché brassicole chinois est estimé à plus de 230 millions d’hectolitres annuels.
Aujourd’hui il y aurait environ 500 brasseries en Chine. Elles étaient 150 en 1980 et en une décennie 700 autres furent construites pour étancher la grande soif des chinois jusqu’à ce que le gouvernement chinois mettent le holà et décide de fermer ces brasseries produisant des bières de médiocre qualité. Mais le marché des brasseries est fragmenté, la plus importante d’entre elles ne règne pas sur plus de 6% du marché total. Et les vingt premières brasseries ne feraient que 35% des ventes totales. Les brasseries chinoises fonctionnent ainsi : brasseries locales ou régionales, compagnie entre associés chinois et étrangers et grandes brasseries nationales, mais aussi brasseries cotées en bourse et entreprises nationalisées. Les brasseries chinoises les plus productives sont des joint-ventures, des entreprises à participations associées à des sociétés philippines, américaines, de Taiwain, de Hong- Kong… Ce savoir-faire étranger contribue à moderniser et apporter de nouveaux capitaux à l’industrie chinoise de la bière. C’est à Shanghai, toujours en avance sur le reste de la Chine que s’est ouvert le premier bar à bière qui brasse sur place: le Shanghai Lan Gwui Fong Beer Plaza d’une superficie de 1800m2 !
La ville a également lancé un festival de la bière. Le marché de la bière en Chine bouge : on peut noter que le prix au détail a chuté de 5 à 10% dans les deux dernières années et que le consommateur chinois est dorénavant demandeur de bières de plus grande qualité. Le monopole de la Tsingtao Cette bière mondialement connue tient son nom du port de Tsingtao. Le port de Tsingtao a été cédé à l’Allemagne en 1898 qui y fit bâtir une brasserie en 1903. Aujourd’hui une cinquantaine de brasseries produisent cette bière. La Tsingtao a été importée aux Etats Unis pour la première fois en 1972 et est vendue dans plus de 40 pays. Elle représenterait plus de 80% des exportations de bières chinoises.
Cette bière est faite avec de l’eau de source de la région des lacs de Laoshan, une eau connue pour sa pureté. La société fait valoir sur son site internet qu’elle achète la meilleure levure et le meilleur orge en Australie et au Canada. C’est une lager or pâle de type pilsner qui titre à 4,8%. La brasserie produit également une Tsingtao Dark beer, à l’ambre foncé. Le site internet de la brasserie Tsingtao vaut le détour. Il est tellement disons, asiatique ! On peut y ouvrir son » fortune cookie » et s’inspirer des recettes proposées à base de bière.
Un marché à développer
Les brasseurs chinois continuent leurs politiques d’acquisitions et de fusions renforçant ainsi leur puissance commerciale. De nouveaux venus sur le marché chinois ont cassé le monopole de fait de la bière Tsingtao, des grandes brasseries européennes et américaines sont venues s’implanter en Chine : Carlsberg, Heineken, Beck’s , Pabst Blue Ribbon, Budweiser et Miller. J’ai d’ailleurs lu sur un site que c’est Budweiser , avec la Budweiser Wuhan International Beijing Company, qui avait été nommé sponsor officiel de l’équipe Olympique chinoise et du Comité Olympique chinois de 2001 à 2004 et je vous invite à m’aider à confirmer cette information… . Malgré les problèmes de distribution et de circuits d’approvisionnement dus aux restrictions gouvernementales on peut dire que le marché de la bière en Chine est en pleine expansion, avec un potentiel de clients impressionnants grâce à une population d’un milliard vingt six millions de personnes.
Toutes les bières ici listées ont certes des noms très exotiques mais sont presque toutes des lagers blondes. Elles sont intéressantes à goûter car le riz et le maïs entrent souvent dans leur composition. Brasserie de la ville de Guangzhou Cette brasserie appartient au groupe philippin San Miguel, crée en 1991. La production de site de Guangzhou est de 150 000 tonnes. La Guangzhou brasse (entre autres) la San Miguel Beer, la Double Happiness, et la Guang’s Pinneapple beer. Brasserie de la ville de Hangzhou Emperor’s Gold Beer West Lake beer, une bière » bio » qui ne contient que du houblon, du malt, du riz et de l’eau de source.
La brasserie Shanghai C’est une des grosses brasseries chinoises qui fonctionnent en joint-venture avec des philippins, des singapouriens… et se décline donc en Shanghai Mila -brasserie de l’Asia Pacific Breweries, société singapourienne en association avec la brasserie Heineken et Fraser et Neave de Singapour pour produire la Reeb Beer qui fait un malheur à Shanghai. Mais aussi la Shanghai Foster’s, la Shanghai Co, la Shanguai Donghai et enfin la Shanghai Suntory, la firme japonaise. La Shanghai Swan Lager a longtemps été la bière officielle des congrès du parti communiste chinois.
Leave a Reply